25 – Le monde ou rien

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Deux choses, ce matin : tout d’abord le blaireau est allé faire un tour sur FB. Dimanche, comme ça, à jeun, il aurait peut-être pas dû. Trump bien sûr, le fascisme parodique qui reste du fascisme, et tous les commentaires autour quand les gens en ont juste marre partout, mais aussi une enquête sur les essais nucléaires faits dans les années 60 par l’armée française sur des prisonniers algériens ligotés dans le Sahara pour servir de cobayes humains, puis une prolongation du sujet sur les expériences analogues menées par les chinois, les russes ou les américains sur leurs propres indigènes.

Vu que la veille on avait regardé un docu sur l’Arabie Saoudite et la politique de la France fermant les yeux sur les financements de Daech et consorts au prétexte de signer un jour des contrats à plus de plus 10 milliards, mon père il avait l’œil noir.

Surtout qu’il a aussi lu un papier sur les patrons français du CAC 40 touchant plus de 250 fois le smic et que ce con a enchaîné par les courses à Colruyt. Là, la paupérisation, il m’a dit en rentrant « elle te saute à la gueule ! » J’ai même pas eu le temps de regarder mes alertes sur le S6 qu’il enchaînait sur Bernie Sanders, la crise de la représentation démocratique, la mort du PS et l’histoire de l’Iran avec le coup d’état des américains et du MI6 contre Mossadegh en 53.

– Toute cette merde ! Même chose avec Enrico Mattei en 62 qui a explosé dans son avion parce qu’il refusait le monopole des compagnies américaines ! Tu imagines que…

C’est tout juste si j’ai réussi à fermer la porte des toilettes derrière moi et il a continué, comme un bruit de fond, pendant que je me suis mis PNL sur le smart avec les écouteurs.

Quand je suis ressorti dix minutes après, il était toujours là et il disait : Taubira… Mélenchon… Une vraie gauche… Libéralisme sauvage, fascisme, Erdogan, CETA, fumiers…

Je me suis senti plein de tendresse pour lui, dans mon slip, les yeux collés avec mon haleine de yak et je l’ai pris dans mes bras. On est resté comme ça à se faire un câlin, et je l’ai rassuré. Dans ma tête, j’avais le flow d’Ademo qui disait : « Tout pour les miens, ouais ouais ouais ouais ouais, ouais, ouais, ouais, ouais, le monde ou rien… ».

C’est sûr ce que ça doit être dur d’être adulte quand on sait qu’on laisse un monde de merde et qu’on regarde l’histoire passer sans finalement faire grand chose. Mais bon, on n’allait pas non plus faire sauter la banque là tout de suite sans avoir vider le pot de Nutella. Je me suis légèrement décollé du K-Way mouillé de mon blaireau qui n’avait même pas retiré ses chaussures et je lui ai murmuré dans l’oreille :

– Tu me ferais pas un petit jus d’orange mon papounet ?… Et t’inquiète pas, on va y arriver.

Un commentaire sur « 25 – Le monde ou rien »

  1. Ménage-toi ami Blaireau et utilise FB comme la très grande majorité des crétins, à savoir partager des commentaires à la con bourrés de fautes d’orthographe. Cela ne te rendra pas plus intelligent mais t’épargnera sûrement de belles crises d’angoisse.

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